Je pense à toi vieil homme
Sculpté par le temps
Usé de sueur acide suintant
Le long d’un mur d’usine
Camarade travailleur
C’est ta médaille rude
Au bout du terne voyage
D’un horizon de long labeur
Au nom d’un paradis rouge
Que tu construisis de mots
Qui scandaient et chantaient
Sur des slogans sanglants
Et te voilà à errer dans les rues
Penché sur ton âge chenu
Gravats d’un musée triste
Qui s’effondre de pleurs
Je pense à toi beauté blonde
Si sculpturale esquisse
Muse d’un peintre médusé
D’un poète aux vers ébahis
Tes rêves aux yeux célestes
Flottent bleus vers une caméra
Un casting un défilé de flashs
Mais l’avion constellé de l’avenir
S’est crashé sous un tapis d’obus
Et les éclats de tes insomnies
Sont ceux aveugles d’une explosion
Où s’évapore ta pellicule promise
Et te voilà à errer dans les rues
Vénus en vrac au jean souillé
Actrice bafouée d’un faux film
Cauchemar que tu vis en vrai